Sarkozy prévoit de s'attaquer au droit de grève
"Lorsqu'il y a un conflit et une grève, dans une entreprise, une université ou une administration, la loi doit prévoir que, dans les huit jours, soit organisé un vote à bulletins secrets pour en finir avec la dictature de certaines minorités"
Alors là on croit rêver. Dans la constitution, le doit de grève est individuel. Les grévistes font souvent le choix de s'organiser en assemblées générales, de suivre les consignes d'une organisation syndicale, etc... Bref il ne font que décider stratégiquement d'utiliser leur droit individuel dans une perspective collective. Par contre en imposant par une loi une condition à cd droit (la reconduite par ce fameux vote), de fait on le réduit.
Le choix du vote à bulletin secret ou à main levée est une simple question de modalité et de logistique, que les assemblées générales sont à même de trancher, au cas par cas, et selon les volontés de chacun. Mais si une procédure officielle est mise en place pour organiser ce fameux vote à bulletins secrets, cela veut dire qu'il y aura forcément un corps de personne habilité à mener cette tâche à bien. Déjà on prive les travailleur-euse-s de leur droit de s'auto-organiser, pour les placer sous la tutelle de... de qui d'ailleurs ? De fonctionnaires ? (pourquoi pas des controleurs du travail !), on a du mal à l'imaginer, vu que le petit Nicolas promet de réduire leur nombre. De la direction de l'entreprise ? Non quand même pas... Ou alors peut-être serais-ce aux syndicats d'être garant de l'application de ce cette législation de la grève ? Dans ce cas nos organisations seraient sans doutes réprimées si elles violaient cette loi en choisissant d'autres modes de décisions. Voilà une belle manière d'institutionaliser les syndicats dont la tranquilité serait soumise à la régulation des conflits selons les normes bourgeoises. Bref, pas la peine de s'étendre sur cette stratégie, bien connue pour nous dérober nos outils de lutte.
Enfin ! N'oublions pas que la grève a été, par le passé, illégale. Même aujourd'hui les étudiant-e-s n'y ont pas droit. Les syndicats étudiants ne sont d'ailleurs pas reconnus comme tel (ce sont de assos 1901). Concrètement on ne peut pas se défendre face à un prof qui saque ou une remise en question de nos bourses pour non assiduité en disant "j'étais en grève, pour aller à l'AG, à la manif, etc..." Et pourtant on a quand même lutté en 2006. Solution : le blocage des facs annule de fait la tenue des cours, la question de l'assiduité ne se pose plus, personne ne peut plus être tenu responsable individuellement de son absence. Et chaqun est libre prendr du temps pour lutter
Tout ça pour dire que des solutions stratégiques existes, quand on a pas le droit on le prend, et que c'est pas cette loi qui empêchera les luttes. J'espère quand même qu'il y aura une réaction quand cette cochonerie va nous tomber dessus.
Quand on voit que ce proje devrais arriver pendant l'été, quand il est difficile de mobiliser, ou que le code du travail a été réécrit pendant l'entre-deux tours, on se rappelle que la « dictature de certaines minorités » c'est, encore et toujours, celle des capitalistes.
mercredi 9 mai 2007 à 01h00